Colocataires à leur manière T.1, FUTATSUYA Asu / MINATSUKI Tsunami

Une cohabitation pas vraiment évidente entre un auteur de romans policiers (Subaru), introverti et misanthrope, et un chat errant (Haru), qui ne pense qu’à manger, capricieux et orgueilleux, traumatisé par sa vie dans la rue et ayant perdu confiance en l’espèce humaine.

Subaru déteste sortir de chez lui (ce qui n’est pas étonnant vu son caractère). Il est obnubilé par la puissance de l’imagination et déteste donc les humains qui pourraient l’influencer et l’empêcher d’imaginer.

En allant se recueillir sur la tombe de ses parents, après une réunion avec son éditeur, il rencontre un chat errant (qu’il va nommer par la suite Haru), qui lui vole la nourriture destinée à être offerte aux esprits de ses parents. Cette rencontre va lui donner une idée pour une nouvelle histoire. Il embarque alors Haru avec lui pour lui servir de source d’inspiration.

Débute alors une cohabitation maladroite entre deux êtres qui n’ont pas confiance en les autres, qui vont devoir apprendre à se connaître et à se comprendre. Cependant, au fur et à mesure que le tome avance, on voit les bienfaits qu’engendre la présence d’Haru auprès de Subaru : il va comprendre que l’imagination ne fait pas tout et que son monde peut s’élargir. Et grâce au chat qui voit les esprits de ses parents décédés, et qui essaye de les chasser, Subaru va être amené à se rendre compte de son égoïsme, et des véritables sentiments de ses parents qui ont continué à veiller sur lui. Cette expérience lui permet de réaliser qu’il était bloqué dans le passé et refusait de se tourner vers l’avenir. Mais il est vrai que l’évolution d’Haru est moins flagrante même si on voit ses tentatives pour protéger et prendre soin de son bienfaiteur.

Un titre qui se démarque aussi par le fait que l’on alterne les points de vue entre Subaru et Haru, montrant les différences de compréhension d’une même situation entre ces deux êtres, dévoilant leurs peurs et leurs tristes passés qui se font échos, et renforçant l’émotion qui émane de ce titre et le désespoir qui s’est abattu sur eux.

Soulignons aussi le côté comique dû aux quiproquos, aux situation, aux maladresses…

Durant tout ce tome, nous sommes donc face à une leçon de vie et face à la construction d’une nouvelle famille, jusqu’aux dernières pages faisant craindre pour la suite, malgré le rapprochement qui s’est opéré entre eux depuis le début et qui montre que cette relation est encore bien fragile. La moindre maladresse, la moindre incompréhension peut réveiller des traumatismes et la briser.

Une histoire de seconde chance, mignonne, triste et remplie de bienveillance, dédiée à tous les afficionados de chat, à découvrir dans les bibliothèques de Paris.

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